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La culture à la rescousse !

Pour la première fois depuis son ouverture en avril 2013, le cinéma Le Louxor accueillait la plénière du conseil de quartier Lariboisière Saint-Vincent-de-Paul samedi dernier, et de surcroît dès 9h30... Bravo aux lève-tôt qui sont venus.

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Les amateurs étaient bien là, dans la salle 2 au sous-sol, toutefois bien moins nombreux que lors de la réunion précédente qui réunissait les habitants de deux conseils de quartier du 10e, là aussi une première (voir notre article du 18 novembre). 

L'équipe d'animation, dont on ne répétera jamais assez qu'elle est indépendante de toute institution et composée de bénévoles, tous habitant le quartier, avait voulu marquer une transition avec les problèmes de sécurité qui reviennent assez souvent dans les thèmes — et même spontanément quand on laisse la parole à la salle et que le sujet traité est tout autre — elle avait donc choisi de présenter la culture, les équipements culturels dans le nord de l'arrondissement et de déborder sur la marge, dans le 18e, avec FGO-Barbara du boulevard de La Chapelle (voir également l'album photo partagé par le Conseil de Quartier sur sa page Facebook).

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Centre Fleury Goutte d'Or Barbara 

Les intervenants extérieurs se sont succédés. Dans l'ordre d'entrée en scène : Stéphanie Hanna a présenté le Louxor (voir sur le site) et les bons résultats de fréquentation après plus de 18 mois, Lucie Brugier a fait de même pour le Centre Fleury Goutte d'Or Barbara. L'offre est impressionnante et les animations nombreuses, souvent gratuites ou abordables. On a malheureusement appris l'abandon du point restauration au rez-de-chaussée, pas assez de fréquentation pour se maintenir. Voici en images une présentation de l'accompagnement proposé aux musiciens, attention « ça pulse » ! Cliquez ici.

Capture d’écran 2014-12-14 à 20.33.09.jpgPuis, la directrice de la médiathèque Françoise-Sagan, Viviane Ezratty, et son assistant Christophe Séné nous ont ouvert les portes de ce nouvel équipement municipal situé dans l'ancien Carré Saint-Lazare, précisément 8, rue Léon Schwartzenberg, derrière le square Alban-Satragne. Nous devrions dire entr'ouvert les portes car les travaux ne sont pas terminés — fin prévue d'ici à une ou deux semaines, puis passage de la commission de sécurité... — en conséquence, le centre n'est pas accessible au public pour l'instant, malgré une équipe de direction déjà à l'oeuvre depuis un an. On peut raisonnablement en prévoir l'inauguration en mai prochain. (Clin d'oeil : nous vous glissons un petit plan ci-dessus car dans la salle, certains ont craint que la médiathèque soit un peu difficile à trouver... ) 

Les deux responsables de la médiathèque ont su capter l'attention des participants. Jugez plutôt : ce seront 4000 m2 de rayonnage, un auditorium de 100 places, plus de 12 000 DVD qui pourront être visionnés sur place, une programmation culturelle ébouriffante, une salle avec 40 ordinateurs à disposition, des tablettes, des liseuses.... et pour ceux qui ne sont pas encore à l'aise avec cet univers numérique, ils pourront se mettre à jour grâce à l'atelier de formation en surfant.

Ce n'est pas tout, le cadre est magnifique. Il a été rénové, agrandi, modernisé : voici un lien qui vous permet de regarder les photos mises en ligne en octobre dernier. C'est la deuxième plus grande bibliothèque médiathèque de la Ville de Paris par la taille. Et elle est dans le 10e. A vous d'en profiter bientôt....

 

Revenons en attendant à notre conseil de quartier dans la salle du Louxor. De façon très heureuse un membre de l'équipe d'animation a souligné les thèmes très contrastés des deux dernières plénières, celle-ci sur les équipements culturels du quartier et la précédente sur la présence policière. L'un n'exclut pas l'autre bien sûr. Toutefois, le lecture d'un extrait du poème de Jean-Pierre Siméon — un des fondateurs du Printemps des poètes Eloge à l'inconnu, a créé un moment d'écoute intense et de réflexion. Aucun débat n'a suivi sur le thème abordé (L'autre, l'inconnu, la peur de l'autre et de l'inconnu...), c'est dommage. On pourrait le regretter, mais honnêtement, il faut l'attribuer au manque de temps, principalement, puisque nous devions sans faute libérer la salle pour une projection à 11h.

Voici le texte pour ceux qui l'ont entendu et aimé. Pour les autres, une occasion de le découvrir. En attendant la création d'une commission culture comme le souhaite l'équipe d'animation.

Extraits de Eloge de l'Inconnu, par Jean-Pierre Siméon.

Poème paru dans Sermons joyeux aux éditions Les Solitaires Intempestifs.

 

Le pire
si vous voulez savoir (..)
le pire ici maintenant là entre nous (..)
le pire à l’œuvre grignotant rongeant
la pensée et le cœur de chacun
logé dans la chair de l’âme (…)
le pire c’est la peur la peur
de l’inconnu
du non connu
du non reconnu
c’est ça : de ce qu’on ne reconnaît pas
comme sien
comme semblable à soi
à sa vérité à ce qu’on croit sa vérité
la peur la défiance
et bientôt le mépris
et bientôt le dégoût
et bientôt la haine
de ce qui dissemble
n’est pas conforme à soi
à sa loi intime à sa mesure propre (…)
or c’est absurde
rien n’est comme soi
rien ni personne
et on n ‘est pas soi-même
comme on croit être soi-même
partout l’inconnu partout (…)

Plus loin le poète va jusqu’à nous dire nous dire que l’inconnu c’est la respiration ordinaire de la conscience

il n’y a que ça
le connu n’existe pas c’est un leurre (…)
alors quoi ?

Chercher à monter la garde et à ériger des murs ou bien lutter contre la peur ?  mais comment ?

à revers à l’envers
par l’éloge scandaleux de l’inconnu
de l’inattendu de l’impensé de l’impossible
éloge constant militant entêtant
de la surprise qui déprend de soi
qui fait se connaître inconnu dans l’autre
oui convaincre par l’absurde
logique d’homéopathie
prouver que la peur de l’inconnu
naturelle
légitime
est niaise et vaine
puisqu’il y a plus d’inconnu que de connu dans le connu
c’est l’affaire de l’art
la grande affaire de l’art
il s’agit de dévoiler exhiber démontrer l’obscur
de le mettre là-devant
le tenir pour ce qu’il est
sans surtout sans
le commentaire qui l’éclaire
le trahit et l’annule
pas de transparence dans l’art
si elle ne mène à l’obscur
il ne s’agit pas de comprendre
mais d’admettre
ou bien comprendre c’est étreindre
embrasser l’insaisissable
donc non pas saisir
mais éprouver l’excès du monde
sa crue son débordement infini
l’illimité devant l’homme
l’illimité dans l’homme
preuve d’une liberté insolvable
or la peur de l’inconnu
est peur de cette liberté-là
or la peur d’être libre
bâtit toutes les prisons humaines
prisons mentales
prisons de chair
et prisons de pierres
barbelés camps et lagers
contre
contre la sale peur
contre souverainement luttons
à chaque instant sans indulgence sans compromis
faisons l’éloge de l’inconnu
en toute chose à chaque instant
cherchons l’autre visage du monde
célébrons oui l’étranger visageparis,louxor,fgo-barbara,conseil-de-quartier,lariboisière-saint-vincent-de-paul,médiathèque-françoise-sagan,printemps-des-poètes

 

* Merci à Danielle Marty de nous avoir transmis le texte de l'extrait choisi et quelque peu raccourci par elle...  aux risques de s'attirer les foudres du poète. 

Commentaires

  • Puisqu'il s'agissait de la culture et de la médiathèque, Viviane Ezratty ou Christophe Séné vous ont-ils dit que l'histoire du 10e sera "incrustée" sur les bancs en maçonnerie du jardin du quadrilatère. Histoire et Vies du 10e a fourni les textes et les images de la fondation du couvent jusqu'à nos jours, ils décoreront les bancs "historiés" déjà en place d'après les photos. Un seul regret c'est que l'on s’assiéra sur l'Histoire !!!

  • bonjour, oui tout à fait, cela a été évoqué.

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